À dans 10 ans : Une lettre

Camay Vienneau

18 janvier 2022

Au secondaire, à peine 14 ans, je m’écris une lettre pour mes 17 ans, post-secondaire. J’y note des éléments clés de ce que je rêve de faire et de ce que je rêve de devenir. À la graduation, les professeurs nous retournent la lettre dans le but de nous inviter à plonger dans nos projections et nous faire réaliser tout le parcours que nous avons traversé.

Seul accroc, cette lettre je l’ai mémorisée. Tout mon parcours au secondaire se constituait du rappel mental continu que mon moi de 14 ans rêvait de plus. Plutôt que de me ramener à tout ce que nous avions vu, mes amies et moi au secondaire, j’ai plutôt eu une autre réflexion à la relecture de la lettre. Plutôt que de prendre cette opportunité pour retracer qui j’ai été et qui je suis devenue, j’ai utilisé cette lettre sans cesse pour me rappeler de qui je devais être.

J’ai envie de reprendre l’exercice. Cinq ans après avoir retrouvé cette lettre, huit ans après l’avoir mémorisée presque mot pour mot, je veux reprendre l’exercice pour retourner le scripte. Toujours dans l’idée de me confier mes vrais désirs dans le but d’accepter ce que je rêve réellement d’accomplir, je veux pouvoir oublier cette lettre jusqu’à mes 32 ans. Laisser cette lettre m’emporter dans le courant de la retrouvaille de qui je suis. Je veux laisser cette conception m'habiter et me guider vers la personne que je veux devenir et non pas me hanter. J’y mets ici un extrait, je garde jalousement certaines parties pour une plus grande surprise à mes 32 ans.

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Camay,

Il y a dix ans tu t’écrivais cette lettre. En plein dans ton parcours pour obtenir un certificat en scénarisation et en cours de réflexion sur le reste de ton parcours académique, tu subsiste au sein d’anxiété pour la décennie de ta vingtaine. Entre pandémie, voyages annulés, temps pleins au travail, mille et un projets en tête, mais non postés, tu es quelque peu étourdie. Tu sais pertinemment ce que ton cœur te crie, journalisme, écriture et activisme. Pourquoi encore une fois te couvrir la tête d’une boîte bien isolée? Les grands rêves, mais les petits pas prudents.

Tu veux réaliser tant. Tu as toujours dit qu’à 32 ans, tu aurais ta carrière, suivant une vingtaine glorieuse de succès cinématographique et au précise de la maternité. Tu es retombée en amour avec le cinéma à ta rentrée universitaire 2021. Est-ce que tu as poursuivi ta quête de carrière au cinéma? Qu’est-ce que tu fais maintenant? J’espère que tu n’as pas laissé tes doutes, tes peurs et tes anxiétés êtres des blocages. Tu sais que tu peux surmonter n’importe quoi. J’espère que tu es sortie de ta bulle, ou du moins, tu sais y sortir de temps à autre.

Parce que ces films, ces pièces, ces livres et ces aventures que tu as en tête doivent être d’autant plus extraordinairement concrétisées qu’imagés. Quand tu parles de tes projets alors là tu deviens illuminée. Je suis prête à parier que tu as toujours les mêmes anxiétés, mais différemment. Voici ce que moi, jeune et inconnue de ta réalité, doit te dire; tu as vécu, tu as appris et tu es inarrêtable. Alors fonce.

Si il arrive que demain, pour toi aujourd’hui, tu te réveilles sans ces rêves accomplis, alors il n’est jamais trop tard. Tu es ton pire ennemi. Il est temps d’être ton meilleur allié.

-Camay, 21 ans

Impatiente de cette carrière créatrice et du monde des possibles de demain

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Cet extrait, n’est en fait qu’une invitation à reproduire cet exercice. Il y a quelque chose de libérateur à mettre ces peurs et ces désirs profonds en formats manuscrits. Voir qui nous sommes et qui nous rêvons d’être.

La publier ici, c’est mon coup de pied dans le derrière pour donner mon 200% plutôt que de laisser des peurs imaginaires gagner. Je ne veux pas me réveiller à mes 32 ans au même point qu’aujourd’hui. Je préfère être inconfortable aujourd’hui plutôt que demain.

À chacun son parcours. Le mien, il est déjà amorcé, mais ici je le poursuivrai. Make myself accountable.

Ma seule question : Prêt à me joindre?