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The Vilain Eras : L’ère du vilain

Dernière mise à jour : 18 janv. 2022


Camay Vienneau

12 janvier 2022



Si vous êtes familier avec l’application Tiktok vous aurez pu voir une montée de la mentalité du « Vilain Era ». Cette trend est en fait devenue ce qui semble être le surnom de 2022 déjà, soit l’ère du vilain. À la blague, les utilisateurs de l’application font mention de 2021 comme l’origine de l’histoire du vilain. Le manque de contacts sociaux, la perte d’années importantes pour les jeunes et les plus âgés, les restrictions constantes et le chaos de l’anxiété générale portée par la pandémie pour une année sont toutes les étapes parallèles à l’histoire d’un vilain.


Par ailleurs, plusieurs utilisateurs mentionnent leur sympathie commune pour les vilains des films de leur enfance pour tous les traumatismes surmontés. Nous pouvons tous nous faire à cette sympathie du vilain. Un terme qui est par conséquent de plus en plus populaire comparativement à celui de la sympathie du héros.


Cette mentalité naît de l’idée qu’enfant nous baignons dans l’innocence, inconscient des maux et des traumatismes à venir. Puis advient l’âge adulte, des réalisations, des questionnements, des prises de décisions majeures qui seront à la naissance de notre futur et nos anecdotes de jeunesse. Cet éveil collectif à la sympathie du vilain nait probablement qu’une grande partie de ce mouvement se constitue de jeunes de mon groupe d’âge, 18 à 25 ans, qui se retrouvent confrontés au monde adulte et qui doit y faire le transfert de l’enfance. Soudain hors du droit réservé à l’enfant d’être naïf et indécis, il faut soudainement expérimenter et apprendre vite. Ce passage critique est fait pour notre génération durant un temps d’isolement accru.


Par ailleurs, cette période qui se déroule en ce moment même est sujette à plusieurs recherches. Les premières données trouvées prouvent que le développement de notre génération, de base très prône à l’anxiété, est encore plus propice à une anxiété sociale et interpersonnelle. Sans les expériences déterminantes du transfert, sans les expériences de nos parents dans une ère moderne et sans les apprentissages du monde par son contact direct, et non pas via un écran, nous nous trouvons perdus.


Enfin, je sais que je le suis. Quand la majorité des contacts de travail se font par des clients impatients et involontaires à suivre les règles, alors que toi-même n’est pas là pour les imposer à la base, la révolte à un goût doux. Par contre, se révolter contre qui ou quoi? Tous en pandémie, quelles sont les personnes et événements que nous pouvons contrôler individuellement?


Ces dernières années, la crise de la pandémie à forcé un retour sur soi et un appel au traitement des traumatismes. Impossible d’ignorer le sujet, le Inner Child, Shadow et Ego work était sur toutes les plateformes, sous forme comique ou professionnelle. Ce que cela à eu comme effet est notable par les reprises de pouvoir de chacun et les voix qui se font porter pour dénoncer les failles de notre système patriarcal, traditionaliste et en tout archaïque. Tout le monde étant à bout de nerf, nous nous retrouvons encore une fois dans une situation d’étouffement.


Une réalisation critique se fait dans l’esprit du collectif, nous avons vilainisé les comportements qui démontrent une révolte, une affirmation et un rejet des traitements irrespectueux. Nait ainsi, l’ère du Vilain. En prenant conscience que nous nous taisons pour plaire, il devient alors préférable de déplaire et de se faire entendre. Parce que se faire entendre c’est synonyme à se faire porteur de changements. Et si le changement n’est pas radical ou immédiat, la vague sera, au moins, immiscée dans l’esprit du collectif.


Cet enchaînement de causes à effets nous reconduit à cette mentalité du vilain non pas glorifié, mais réaliste. Une idée qui est née dans la perpétuité de la répression de l’individualité et de la demande de respect. C’est donc aujourd’hui, en 2022, que l’on se fait entendre sur des injustices vécues dans le silence. Il ne faut cependant pas détourner le message véhiculé de la trend. C’est une question d’empowerment et non pas une excuse pour des actes de violences gratuites. La trend nous encourage à se faire entendre, non pas au détriment des autres, mais avec les autres. Ce ne seront plus les rues qui seront étourdies de manifestations, mais les médias populaires qui n’auront d’autre choix que d’écouter.

 
 
 

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